Une enquête inédite sur le blog Imposteurs.org et ses auteurs anonymes, Anton Suwalki et Wackes Seppi, qui depuis 2007 dénigrent méthodiquement journalistes, lanceurs d’alertes, et autres « ayatollah de l’écologisme », au point de porter atteinte à l’ e-réputation de ses cibles sur le web.
En vitrine, le site Imposteurs.org et ses deux auteurs, ayant pour pseudo Anton Suwalki et Wackes Seppi, aiment se voir comme les gardiens de la « Science, contre tous les charlatanismes et toutes les impostures ». Pourtant, sous la plume de ses rédacteurs anonymes, la page web est devenue une référence en matière de diatribe contre les « anti-OGM » et « le lobby bio », dont les porte-paroles sont systématiquement associés aux « pires des obscurantistes », tous ces « ayatollah de l’écologisme » et autres « fous du bio ». Des termes qui rappellent les attaques récentes de Xavier Beulin, patron du syndicat agricole FNSEA, contre les « djihadistes verts ».
Dès son lancement, la ligne éditoriale de nos blogueurs est claire et assumée : dénoncer le « génie de la com’ » des « Anti-OGM » et s’en prendre à la crédibilité de « scientifiques de renom engagés contre les cultures d’OGM », tel Jacques Testart, Gilles-Eric Séralini, Vandana Shiva… Maître de conférence en génétique moléculaire, et grand pédagogue sur la vulgarisation des biotechnologies, Christian Vélot fait l’objet d’un acharnement tout particulier. Érigé en « porte-parole de l’obscurantisme », Anton Suwalki brocarde son « éthique de toc du lanceur d’alerte » et décerne régulièrement le prix du « Vélot d’or » à tous ceux dont les propos auraient tendance à critiquer la science sauce industrielle. En novembre 2010, un nouvel acolyte anonyme, Wackes Seppi, présenté comme « un ingénieur agronome à la retraite» et « contributeur de blogs » rejoint Imposteurs.org, inclinant un peu plus encore la ligne éditoriale dans un anti-écologisme outrancier.
Les deux portes-flingues aiment aussi tirer sur tous ces « journalistes militants » qui « pérorent » et viennent « alimenter le fond de commerce des prêcheurs d’apocalypse », accusés de tartuferies « écolo bobo ». Leurs cibles préférées ? Marie-Monique Robin, qui est devenue leur bête noire depuis Le Monde selon Monsanto, prise à partie jusque sur ses pages personnelles par les blogueurs. Plus récemment, Paul Moreira (Premières Lignes Télévision) a fait l’objet d’un article injurieux après la diffusion de son documentaire OGM, bientôt dans nos assiettes en septembre 2014. La traque se poursuit jusque dans les pages de Sciences & Avenir accusé de « propagande pour le bio » ou contre Stéphane Foucart, journaliste scientifique au Monde qui servirait du « militantisme en guise d’information ».
De l’artisanat à l’opération de propagande
Si lors de son lancement en 2007, le site relevait d’une entreprise artisanale dont les saillies laissaient de marbre les personnes ciblées, au fil des années il a pris une tournure plus inquiétante. A force d’acharnement répété dans de nombreux articles, ce blog en arrive à porter préjudice à l’« e-réputation» de lanceurs d’alerte et de journalistes qui s’inquiètent désormais de cette nuisance.
En effet, une mauvaise réputation en ligne peut constituer une atteinte grave à la crédibilité d’une personne en déstabilisant son « image publique ». Plus prosaïquement, par divers stratagèmes informatiques de référencement, comme la dissémination d’hyperliens, les articles d’Imposteurs.org parviennent à se hisser parmi les premiers du classement des moteurs de recherche sur des requêtes concernant des lanceurs d’alertes, orientant ainsi prioritairement le lecteur vers des contenus dénigrants.
En 2011, une étape est franchie quand le site d’information en ligne Contrepoints.org, d’obédience néolibérale et libertarienne (façon Tea Party américain), invite nos deux blogueurs à s’épancher dans ses colonnes. Nouvelle maquette et audience élargie, mais dans la ligne rien ne change : on retrouve les mêmes attaques ad-hominem ! Tel un « site miroir », tous les articles d’Imposteurs.org seront publiés en double sur le site de Contrepoints, une technique qui permet notamment de multiplier les sources et de contourner la censure.
Wikipédia, l’encyclopédie du greenwashing ?
suite et source de l article: Combat Monsanto