Des manifestants s’étaient donné rendez-vous devant la cour d’appel de Gand ce mardi, pour soutenir les 11 militants.
Comme à Termonde, les anti-OGM souhaitient faire de ces procès une action de sensibilisation: des ateliers, un marché bio et paysan, des animations, des stands d’information se tenaient près du bâtiment qui abrite la Cour d’appel de Gand.
Les plaidoiries ont débuté à 9 heures et devraient se terminer dans le milieu de l’après-midi.
La cour d’appel a tout d’abord accepté de visionner les vidéos proposées par la défense. Le procureur général est avocats du consortium y étaient opposés. Toutefois, l’audition des témoins sur les dangers des OGM et le débat sur l’illégalité du champ de pommes de terre concerné ont été refusés.
La cour d’appel a ordonné que la défense puisse montrer, pour la première fois, une sélection d’images. La cour a ainsi pu voir comment les rendez-vous avaient été pris avec les participants, démontrant par exemple que ceux-ci n’auraient pas bloqué l’autoroute ou les voies de tram qui se trouvent dans les environs du champ.
La défense a également présenté quelques séquences dans lesquelles l’un des responsables prend la parole avant l’assaut. « Nous voulons faire ça sans violence et à notre aise (…) Il y a 60 agents de police anxieux (…) nous ne les provoquerons pas« , ordonnait l’un des initiateurs.
Les avocats ont également dévoilé des images de la confrontation avec la police, sur lesquelles on ne voit aucune violence comme celle montrée dans les médias. « Nos images ne laissent pas entrevoir de rébellion ou de coups assénés aux agents, comme un des nos clients les auraient commis. Il a juste tiré sur la manche d’un agent« , a souligné la défense
OGM: plaidoiries dans les procès d’appel des arracheurs de patates – © Tous droits réservés. Le champ expérimental où des plants de pommes de terre ont été détruits en mai 2011 appartenait au VIB (Centre flamand de biotechnologie). L’université de Gand participait à l’expérience et l’entreprise BASF possédait quelques plants.La défense des onze activistes a plaidé l’irrecevabilité de la procédure en raison de propos tenus au lendemain des faits par Kris Peeters. « Il est question d’une atteinte manifeste à la liberté d’expression. Les manifestants politiques ne peuvent pas être poursuivis au pénal. Notre grand opposant politique, Kris Peeters (ancien ministre-président flamand) a officiellement annoncé le jour qui a suivi l’assaut qu’ils seraient poursuivis pour association de malfaiteurs », a souligné Me Johan Verstraeten, selon lequel les membres du mouvement (Field Liberation Movement) sont des activistes politiques.
Les 11 arracheurs de pommes de terre sont toujours accusés d’appartenance à une association de malfaiteurs. Le tribunal de Termonde avait estimé qu’ils étaient coupables, mais les avait condamnés à des peines légères. Une condamnation qui, selon les activistes, représente un dangereux précédent. Leurs actions visaient à ouvrir le débat sur les organismes génétiquement modifiés, l’importance de la recherche indépendante, le Conseil de biosécurité et l’agriculture durable. Ils revendiquent donc avoir mené une action politique contre les OGM. Et une action politique ne se juge pas au pénal. Ce procès est selon eux une violation de la liberté d’expression et d’association, et représenterait un dangereux précédent pour la démocratie. La justice de Termonde aurait joué le jeu d’intimidation des propriétaires du champ.
RTBF, avec Belga